QUARTIER DES FRENES : CE QUE CACHE VRAIMENT LA CONVENTION SIGNEE PAR LE MAIRE
- olivier.pajot
- il y a 7 jours
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Le 7 mars 2024, une convention a été signée entre la commune de Montévrain, représentée par son maire, Christian Robache, le groupe Nexity et la SEMM (Société d’Économie Mixte de Montévrain). Officiellement, cette convention prévoit une participation de 1,7 million d’euros du promoteur au titre des équipements publics de la ZAC des Frênes.
Une façade trompeuse
Sur le papier, il s’agit d’une opération classique : un promoteur contribue financièrement aux aménagements publics liés à son projet immobilier. Mais en réalité, cet argent ne financera aucun aménagement de la ZAC des Frênes.Il sera versé directement à la SEMM, dont le déficit atteignait déjà 8 millions d’euros fin 2023, et pourrait grimper entre 10 et 12 millions d’euros d’ici fin 2025.
Une société en faillite maintenue artificiellement en vie
La SEMM est une structure sans véritable utilité depuis 2021, maintenue sous perfusion politique. La Cour des comptes, dans son rapport de décembre 2024, a d’ailleurs recommandé sa disparition, et la Chambre de commerce a demandé sa liquidation en mai dernier. Le 5 mai 2025, le Tribunal de commerce de Meaux a ouvert une procédure de redressement judiciaire contre la SEMM, constatant son état de cessation de paiement depuis novembre 2023.
Malgré cela, le maire et ses élus ont choisi de signer cette convention, qui revient à détourner un permis de construire pour combler artificiellement le déficit d’une société moribonde. Précision qui a toute son importance : le président de la SEMM n’est autre que l’adjoint aux finances de la commune. La boucle est bouclée.

Un bonus de constructibilité opaque
Le projet Nexity bénéficie en plus d’un bonus de constructibilité de 6 200 m², soit près de 30 % de surface supplémentaire par rapport à ce que prévoyait la ZAC à l’origine.
Ce gain est présenté comme la conséquence de l’intégration des toitures terrasses végétalisées dans le quota d’espaces verts. Mais comment le croire ? L’architecte n’a fourni aucune estimation précise, et cette disposition n’apparaît nulle part de façon claire dans le dossier de permis de construire. Autrement dit, ce bonus repose sur une justification floue, contestable, voire inexistante.
Une irrégularité démocratique
Un tel changement, notamment l’augmentation des surfaces constructibles dans une ZAC, doit obligatoirement être validé par une délibération en Conseil municipal. Dans ce cas précis : aucune délibération, aucune information officielle. Le maire a modifié le cahier des charges et transformé un quartier entier, sans débat public, comme à son habitude.
Conclusion : une fuite en avant dangereuse
Cette affaire illustre une méthode inquiétante : sur-urbaniser Montévrain non pas pour répondre aux besoins des habitants, mais pour masquer les erreurs financières d’une équipe municipale. Les habitants paient le prix fort : un quartier sur-densifié, une transparence absente, et une commune entraînée vers un gouffre financier sans précédent.
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